Je suis une introvertie sociale (pour ne pas dire mésadaptée sociale). Difficile à croire pour certains, surtout parce que je travaille en communication et que je fais aussi du théâtre. Je donne souvent l’impression d’être un ‘social butterfly’ auprès des gens qui ne me connaissent pas personnellement. Et pourtant.

Être introvertie, dans mon cas, ça veut entre autres dire que les interactions sociales m’épuisent. Ça vient me gruger l’énergie vitale à vitesse grand V. La majeure partie des gens ont une batterie sociale dite normale : durable et constante, se rechargeant facilement et rapidement. La batterie sociale de certains autres est quasi infinie et ne sera jamais à plat. Moi, j’ai l’équivalent d’une batterie achetée au Dollorama: charge faible et fiabilité plus que discutable. Elle peut tomber à zéro en quelques minutes.

J’ai donc besoin de recharger, dans ma bulle, entre mes interactions sociales. Souvent. Encore plus si le social est plus exigeant que normalement (partys, rassemblements, etc.). Le matin, ma batterie sociale est à 100%. En finissant une journée de travail normale, elle est autour de 30-40%. Pas étonnant que je ne sois pas la meilleure candidate pour les 5 à 7 avec les collègues, ce que je fuis systématiquement avec de nombreuses excuses préfabriquées.

Il ne faut pas non plus s’étonner (et surtout ne pas s’offusquer) du fait que je suis généralement la première personne qui quitte lors d’une soirée ou un événement. Même avec les personnes que j’aime le plus au monde. Parce que ça n’a absolument rien à voir avec l’amour ou l’amitié porté aux personnes.

Et ça, c’est important de le dire parce que, souvent, les gens pensent que je ne les aime pas, ou pas assez, ou que je n’apprécie pas leur compagnie. On s’entend que je refuse souvent les invitations et, quand j’accepte, je me sauve très tôt. Ce qui laisse une drôle d’impression (lire mauvaise) sur les gens qui m’entourent. Et ça peut les blesser. Et ça m’isole encore plus.

Parce que je suis vraiment heureuse de les voir quand j’arrive. Simplement, après un temps, très court diront certains, je dois quitter et retourner dans ma bulle pour recharger. Je me sens mal et j’aimerais sincèrement rester avec eux plus longtemps. Mais quand j’atteins un certain point, je ne suis plus à l’aise. Je ne pense plus qu’à quitter, jonglant avec la culpabilité de le faire si tôt et mon besoin de plus en plus pressant de recharger. Plus il y a de gens, plus rapide est ce processus.

J’essaie donc, depuis quelques années, d’être plus honnête sur cette facette de ma personnalité. Ça évite certaines tensions et plusieurs malentendus. Pour les personnes très proches de moi, ça veut aussi dire que je n’ai plus à mentir et trouver des excuses pour expliquer un départ précoce. Et ça, ben ça enlève une grande part de culpabilité pour moi et de malaise pour eux. Je n’ai qu’à partir quand j’en ai besoin et personne ne le prend mal. Parce qu’ils savent.

Ils savent que ça n’a rien à voir avec eux, ni avec ce que je ressens pour eux. Ça veut juste dire que ma batterie sociale est vide.

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