À toi, Casanova le player. Celui qui enchaîne les relations (ou plutôt les non-relations) à une vitesse fulgurante. Celui qui accumule les femmes, se targuant du nombre de plus en plus élevé qui ont passé entre tes mains. Celui qui se définit majoritairement par la longueur de la liste de tes conquêtes. Ton problème, c’est que tu as un TDAH de l’amour.
Un déficit de l’attention amoureux, accompagné d’une hyperactivité relationnelle. Tu te disperses, tu dissémines ton attention. Tu n’arrives pas à te concentrer sur une, trop stimulé par l’infini de possibles qui s’offrent à toi. Donc tu enchaînes. Tu enchaînes les cœurs et les corps, collectionnant les visages inconnus et les noms que tu ne retiens pas. Tu te vautres dans la quantité. C’est ça qui t’allume.
T’es comme une abeille. Tu butines, visitant le plus de fleurs que tu peux dans le champ des possibilités. Aucune ne produira assez de pollen pour te retenir plus de quelques visites. Tu épuises les réserves avant de passer à la suivante. Tu consommes jusqu’à plus soif, asséchant les sources que tu croises.
Le problème, c’est que tu n’es pas toujours honnête. Si certaines étaient au courant, la plupart non. Tu nourris le flou, tu cultives le pas clair. Tu laisses souvent naître des espoirs avant de disparaitre soudainement après consommation. Tu joues tes cartes pour gagner la manche et remporter la reine de cœur sans t’en soucier. Elle n’est qu’un objectif à atteindre. Un challenge personnel que tu te lances pour renforcer ta confiance. Une façon de te prouver devant ta gang de chums. De te prouver à toi-même.
Mais ce n’est qu’une façade. Cette confiance dont tu te vantes n’est que de la poudre aux yeux. En réalité, tu manques grandement d’estime. Ton besoin de multitude cache tes blessures. Tu as besoin de te noyer dans une foule de corps pour oublier le seul qui t’as laissé en ruines. Cette histoire qui t’a laissé avec une peur (certitude) de te perdre encore si tu t’engages à nouveau. La chienne que tu as à l’idée qu’une autre femme voit la profondeur de ta détresse, de ta vulnérabilité. Qui pourrait l’exploiter et te ravager, encore.
C’est pour ça que tu ne peux que consommer l’amour en surface. Tu t’engourdis de corps pour ne pas regarder tes blessures en pleine face. Tu en baises le plus possible pour oublier celle qui t’as détruit. Quitte à les niaiser. Pour toi, la fin justifie les moyens.
Faque tu exploites le naïf des femmes. Celles qui croient que cette fois ce sera différent. Qui pensent être en mesure de briser le cycle. Qui pensent te faire changer. Elles désirent toutes être celle qui te guérira de ton mal d’amour, celle que tu ne quitteras pas pour d’autres bras (ou plutôt cuisses). Chacune d’elles ne sera pourtant qu’un autre corps éphémère. Un autre corps de passage, réchauffant tes draps le temps d’une nuit. Un nom de plus. Une autre case cochée sur ta checklist.
Quand ta route a croisé la mienne, j’ai été tentée. Fort. Mais la naïveté, je ne cultive pas ça. Je n’en ai que très peu. Et j’ai aussi une liste… de choses à éviter. Les hommes comme toi y figurent tout en haut, soulignés en gras. Je préfère ajouter un check sur ma liste plutôt que d’en être un de plus sur la tienne. La reine de cœur remporte la manche en demeurant dans sa forteresse.
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