Ah le temps des fêtes… Tant de réjouissances, de joie et d’amour que ça écœure ceux qui ont le cœur un peu moins enclin aux festivités de fin d’année. Parce qu’on va se le dire, être célibataire dans le temps des fêtes, c’est un peu plus chiant qu’à l’habitude.

Il y a tout d’abord l’overdose de partys de noël. Et qui dit partys de noël dit affronter les gens et leurs questions malaisantes, surtout que c’est souvent du monde que tu vois à peu près jamais. Quand tu es célibataire, c’est sûr que le sujet tournera pas autour de ta job ou de tes projets personnels. Y veulent savoir le comment du pourquoi, connaitre les détails croustillants de l’échec de ta vie amoureuse.

Il y a aussi la fameuse phrase : Ben voyons, t’es belle, t’es drôle, t’es intelligente, je comprends pas pourquoi t’es encore célibataire! Ça c’est malaisant parce que ça l’air qu’ils s’attendent à une réponse. Je prends donc un regard ultra sérieux et je leur dis : J’ai un caractère de marde. Voilà. J’apprécie toujours le petit rire nerveux que cette réponse suscite auprès des gens. Je profite du malaise. La face qu’ils me font, hésitant entre rire et me croire sur parole. Ça me fait toujours sourire. C’est un petit plaisir qui adoucit ce genre de moment. Ceci explique cela qu’ils se disent avant d’aller s’enquérir de la vie d’autres personnes.

Ce qui est encore plus malaisant quand tu es célibataire depuis longtemps, c’est que les gens passent de la question au constat. Plutôt que de demander : pis ta vie amoureuse, y’a du nouveau?, ils y vont plus dans l’affirmation: faque t’es encore tu seule!, avec des yeux qui oscillent entre la pitié et le jugement. Quand les gens, même ceux que tu vois rarement, ne sont plus surpris de te voir non-accompagnée, tu sais que c’est redondant ton affaire. En général, ce sont ceux qui constatent qui, te serrant fort les bras en te fixant droit dans les yeux, te souhaiteront de trouver l’amour pendant l’année qui vient, comme si toute ta vie en dépendait. Ils projettent leur angoisse d’être un jour seuls aussi longtemps que toi.

Et puis, y’a toujours un moment dans les partys où les gens veulent jouer à des jeux. Là, le malaise c’est que toi tu fuckes un peu leur patente en étant le fameux chiffre impair. Et là on ne parle pas de la troisième roue du carrosse. La troisième, elle est importante dans le fonctionnement. Cruciale. Elle fait partie d’un ensemble de quatre éléments qui font que ça avance. Le plus malaisant c’est d’être la cinquième roue. Celle qui a pas rapport. Celle qui est superflue, qu’on sait pas trop quoi faire avec. Celle qu’on essaie d’intégrer mais pour laquelle y manque de place parce que les quatre emplacements sont déjà utilisés. Au mieux une roue de secours, un remplacement possible en cas de problème.

Entre chaque party, tu retournes chez toi tranquille, pour recharger et reconstruire ta bulle qui se fait malmener dans la succession de social obligatoire. Et là, y’a l’avalanche de films de noël, tous bâtis sur le même schéma cute et fleur bleue. C’est ben l’fun à deux mais tu seule avec tes chats en pyjama, ça énerve un brin rendu au troisième cet axe dramatique de la personne célibataire à tendance grinch qui finit par se laisser emporter dans un tourbillon d’amour inattendu suscité par la féérie du temps des fêtes.

Surtout quand tu sais que personne va venir te dé-grincher juste comme ça sous prétexte que c’est nowel. À moins d’avoir besoin d’une roue de secours.

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