J’aime particulièrement ne rien faire. En fait, j’ai besoin de ne rien faire à intervalle régulier. Pendant des années, j’ai été gênée de l’avouer. Gênée de répondre absolument rien! quand quelqu’un me demandait ce que j’avais de prévu pendant la fin de semaine ou ce que j’avais fait de mes premiers jours de vacances.

Y’a comme une peur de se faire juger. Les médias sociaux sont tellement remplis de photos de gens qui font plein de choses tout le temps. Combien de fois on prend des vacances et on en revient plus fatigués? On arrive souvent au dimanche soir plus exténués que le vendredi après une semaine de travail. On veut tellement en faire des affaires, en profiter au maximum, rentabiliser chaque seconde.

Y’a comme un gros buzz autour d’une vie remplie jusqu’à satiété qui rend malaisant l’aveu d’un besoin de vide dans la mienne. En tant qu’introvertie, c’est pourtant vital pour moi. Ne rien faire peut inclure beaucoup de petites choses. C’est surtout rien de constructif. Rien de performant. Rien d’inscrit sur une to-do liste.

Savourer un milkshake étendue au soleil en faisant semblant de lire un livre. Écouter distraitement un film en flattant mes chats. M’accorder une sieste en après-midi même si je me suis levée tard pis que ça ampute ma journée. Me bercer pendant des heures en me perdant dans des réflexions de toutes sortes. Regarder un peu les plantes pousser.

Ne rien faire, c’est encore mieux dans un bel endroit. Dehors, au soleil ou sur le bord de l’eau par exemple. Regarder passer les nuages. Sentir la brise sur ma peau ou la chaleur du soleil. Observer les vagues embrasser la rive ou un champs onduler au rythme du vent. Me laisser emplir de la beauté de la nature. Canaliser le calme et la tranquillité ambiante. Juste le plaisir d’être bien, dehors ou pas.

Ne rien faire, c’est un ressourcement par le vide. Un moment de flottement où tout est volontairement en suspens. Sans agenda, sans tâches. Ne laisser aucune pression ou stress bousculer notre non-emploi du temps. Remettre à demain de façon préméditée. Laisser les il faut que de côté. Savourer chaque seconde de tranquillité pour relaxer. Refaire le plein de paix intérieure, évacuer le stress. Juste regarder un peu le temps passer. Le laisser couler lentement, sans la culpabilité de le gaspiller. Le laisser s’égrener sans vérifier l’heure aux 5 minutes. Sans la peur de l’avoir perdu.

Ne rien faire, c’est un moment avec soi-même. Un tête à tête personnel dénué de pertinence qui sert à se retrouver. S’éloigner un peu de tout, le temps d’un instant, pour plonger en soi. Il ne s’agit pas de laisser passer sa vie sans rien faire, loin de là. Ça veut simplement dire s’accorder des moments de vide pour calmer le tourbillon constant de la vie. Se recharger. Remplir sa jauge de zénitude. Remettre le compteur à zéro.

Bref, je ne pourrais pas profiter pleinement de la vie si je ne m’arrêtais pas totalement par-ci par-là. J’ai simplement besoin de faire le plein de vide pour mieux le remplir par la suite.

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