Le syndrome de l’imposteur est un sentiment que la plupart des gens ressentent à un moment ou un autre de leur vie. Pour certains, ce ne sera qu’épisodique alors que pour d’autres, c’est quotidien. Il ne s’agit pas d’une maladie mais plutôt d’un mécanisme psychologique. Un réflexe négatif qui vient gruger et ronger la personne de l’intérieur. Il tire ses racines dans le manque de confiance en soi, se nourrit de l’anxiété, carbure aux doutes causés par le stress et les pressions.

Bien qu’il ne freine pas complétement notre évolution, le syndrome de l’imposteur est comme un boulet qui nous empêche de plonger, de saisir des opportunités, de s’épanouir pleinement. Parce qu’il nous empêche de postuler pour un travail, d’embarquer dans un projet, de se proposer pour une tâche. De prendre sa place à 100%. C’est un frein systématique.

Le syndrome de l’imposteur, c’est la conviction perpétuelle d’être incompétent. C’est un sentiment profond de ne pas être à la hauteur même dans des domaines où nous excellons. Une forme de doute constant qui engendre une sensation d’imposture. Un malaise causé par l’idée toxique de ne pas être à la bonne place, de ne pas mériter le positif qui nous arrive.

C’est aussi réussir dans un domaine mais ne jamais s’en attribuer le mérite. Se convaincre que la chance, les circonstances, le contexte a fait en sorte que ça a fonctionné. Pas parce que tu le mérites. Pas parce que t’as travaillé fort ou parce que tu as du talent. C’est ne pas savourer ses réussites puisqu’elles ne nous appartiennent pas. Au contraire, c’est en avoir peur, d’un coup que le hasard ne se reproduirait pas. Tout accomplissement, professionnel ou personnel, devient une pression de plus sur le sentiment d’imposture et l’idée maladive de ne pas être digne de quelque chose.

Le syndrome de l’imposteur se transforme en une petite voix qui te murmure en arrière-plan que tu ne mérites pas ce qui t’arrive. Que même si tu réussi, c’est accidentel comme succès. Que même si tu obtiens des rôles, un poste ou une promotion, c’est parce que y’avait personne d’autre, pas parce que tu as bien performé. C’est ressentir la joie d’un succès de façon très éphémère parce qu’elle se transforme rapidement en doute, puis en certitude qu’il y a anguille sous roche.

C’est une impression de tromper jumelée à la peur d’être démasqué. Parce qu’à un moment, les gens vont s’en rendre compte. Ils vont voir que tu n’es pas à la hauteur, que ton succès est une tromperie, que tes performances ne sont que le fruit du hasard. C’est du gaz infini pour une anxiété galopante.

D’ailleurs, comme l’anxiété, l’enjeu principal consiste à l’affronter, le prendre de front. Comme toute peur, il faut passer par-dessus. Plonger quand même. Travailler sur sa confiance. Apprendre à accepter les compliments. Être réaliste sur sa valeur. Se parler dans le blanc des yeux comme on parlerait à un ami. S’encourager à relever un défi, se pousser à se mettre en danger, quitte à échouer. On n’est pas obligé de performer tout le temps.

Si on fait de son mieux pis qu’on aime ce qu’on fait, on est toujours à la bonne place.

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