Récemment, j’ai commencé une nouvelle job et je fais maintenant face à une calamité sans nom : le trafic. Ok, on s’entend, rien à voir avec celui des grandes villes mais quand même. Quand t’es habituée d’être à 10 minutes de ta job et que là tu restes jammée au moins une demi-heure dans le trafic, ça surprend, et pas agréablement. Une nouvelle réalité dont je découvre les joies chaque matin.

Avancer mètre par mètre, à la queue leu leu. Tant d’humains seuls dans leur bulle mécanique, convergeant vers les mêmes lieux. On se suit de tellement proche qu’on se croirait aux autos tamponneuses. Sauf qu’on s’arrête à quelques centimètres au lieu de se bumper. Sauf que y’a pas de plaisir, pas de rires, pas de fun.

C’est là qu’on voit la prédominance de l’individualisme. Du me, myself and I extrême. Du je à la puissance mille. De l’égoïsme dans toute sa splendeur. Un gros paquet de moi centrés sur leur nombril en se foutant complètement des autres. Ça rend le jeu de patience pas mal moins plaisant, lui qui est déjà dur sur la zénitude.

Ce qui m’insurge le plus, c’est clairement ceux qui te roulent ça dans face dans la voie de gauche, dépassant des kilomètres de file bien sage avant de couper sauvagement à 3 chars de la sortie pour laquelle tout le monde attend. Tu te sens comme à la ronde quand des VIP te dépassent sous prétexte qu’ils ont payé plus cher. Sauf que là, sur la route, y’en a pas de VIP, y’a juste du monde qui savent pas vivre.

Y’a aussi ceux qui ne comprennent pas le principe du zipper. Tsé quand 2 voies deviennent une seule pis que la logique veut que ce soit un – un. Un de chaque bord, chacun son tour. Simple de même. Sauf que y’en a toujours qui comprennent pas ça, ou qui se font un point d’honneur de l’ignorer. Parce que c’est pas pour eux, le savoir-vivre collectif.

C’est comme si la boite mécanique annihilait le respect des autres. Comme si, chacun dans nos chars, on oublie qu’il y a des humains dans les autres. Comme si l’habitacle coupait le sens du vivre ensemble. Chacun dans nos bulles à chanter comme si personne ne nous entendait, on en oublie que les autres existent. Pourtant, le respect, ça devrait dépasser le métal. Ça devrait transcender les quelques minutes que ces gens-là sauvent.

Bref, ça ne fait que quelques matins et, déjà, je capote. Je fais de la rage au volant par en dedans. Je bouille de l’intérieur. Je dois me faire une raison, c’est comme ça. Ça ne donne même pas rien de klaxonner. C’est rendu normal. Et ça, c’est fâchant.

Je vais me cramponner à mes principes et pratiquer l’ignorance pour ne pas me laisser submerger. Pour m’aider, ce soir, je vais me faire un p’tit jeu de patience pour me détendre et renflouer ma zénitude malmenée.

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